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Une fuite en provenance de la raffinerie Tamoil a mobilisé un important détachement de pompiers et d'experts samedi à Collombey comme à l'embouchure du Léman. Les opérations de nettoyage sont appelées à durer.
La raffinerie Tamoil de Collombey défraie pour la deuxième fois la chronique cette année en matière de pollution des eaux. Une malencontreuse manipulation a vraisemblablement causé samedi matin le déversement d'hydrocarbures, qui a activé avec succès le plan d'intervention des sapeurs-pompiers des communes riveraines, de Monthey à Vevey.
«Il a manqué environ 20 hommes sur le terrain!» Le propos est lâché samedi après-midi sur la gravière de Rhôna par le commandant du service du feu de Vouvry, Jacques Métais. Vrai que les pompiers ont joué de malchance en ce samedi, jour de Téléthon et de fête pour nombre d'entre eux...
Il est 7 h 40 quand un surveillant de la raffinerie Tamoil donne l'alerte: des hydrocarbures se déversent massivement dans le lit du Rhône! Les secours arrivés sur les lieux constatent rapidement une trace d'hydrocarbures sur plus d'un kilomètre en aval de l'usine. Conformément au plan d'intervention en vigueur, un barrage flottant est immédiatement installé sur le Rhône par les pompiers de Collombey-Muraz, aidés par leurs collègues montheysans. Un dispositif prend place à l'embouchure du lac Léman, au Bouveret. Assuré par le Service du feu de Vevey, renforcé par un détachement du Centre de secours incendie de Vouvry.
Erreur humaine ?
Selon les révélations de la direction, la fuite serait due à un colmatage des filtres à sable utilisés pour la rétention des particules solides. Craignant que les bacs de rétention ne débordent, les employés présents auraient alors ouvert un circuit de déviation. Une manipulation nocturne, située entre minuit et 3 h 45, qui aurait provoqué la fausse direction des produits polluants. Conséquence: le mélange de 300 litres de boue de sulfure de fer et d'hydrocarbures dans un bassin d'eau propre directement relié au Rhône.
L'enquête ouverte par le juge d'instruction du Bas-Valais permettra d'établir les circonstances exactes du sinistre, qui a mobilisé sur les deux sites pas moins de 80 pompiers. Fort heureusement, le liquide - non toxique - n'a causé selon les premières constatations aucun dégât à la faune.
Dès l'installation du barrage, les opérations de récupération du produit étaient en cours sur le lac, avec le concours d'une entreprise spécialisée.
Nouvelle alerte hier
En milieu d'après-midi, le chef du détachement, Jacques Métais, affiche un soulagement manifeste: «Le barrage était posé 30 minutes environ avant que la nappe polluante n'atteigne le lac. Nous avons eu la chance le profiter de la faible vitesse du fleuve.» Responsable du détachement à pied d'œuvre sur le site de la raffinerie, le commandant du feu de Collombey-Muraz Pierre-Louis Jomini relativise aux mêmes heures l'ampleur du sinistre. Visiblement, après des heures de dur labeur, l'heure est à la détente pour les quinze pompiers attablés à la buvette jouxtant la raffinerie. «La situation est maîtrisée, malgré quelques faibles rejets qui sont en voie d'absorption.»
Optimisme de mauvais aloi? Samedi soir, les pompiers quittaient les lieux d'intervention… pour y retourner hier matin à 10 h. Des résidus d'hydrocarbures s'échappaient à nouveau de la raffinerie.
«Rien de grave, soulignait quelques heures plus tard Pierre-Louis Jomini. Des restes accumulés dans les conduites qui nous ont contraints à une nouvelle sécurisation des barrages et à une récupération.» Quinze hommes ont suffi à la tâche, à l'entendre.
Restent les opérations fines de nettoyage, qui devraient durer plusieurs jours, selon Jacques Métais: «Il faudra inspecter les berges pour récupérer tous les résidus de substance polluante, ce qui va prendre du temps.» Une information corroborée et renforcée samedi par un représentant du Service de l'environnement de l'Etat du Valais, dépêché sur les lieux du sinistre: de la boue contaminée s'est déposée dans le lit du Rhône. Il s'agira donc de déterminer rapidement l'impact de cette fuite comme les mesures précises à prendre.
Par Jérôme Lathion
Source : 24 Heures
Collombey (VS) : Le Léman capture plus de 300 litres d'hydrocarbures (suite)
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